Une brève histoire de la psychanalyse
Les circonstances de sa vie amènent Freud à s’installer en cabinet comme médecin
neurologue à Vienne. L’observation, l’écoute et le soin de ses patients l’amènent à
théoriser le fonctionnement de l’inconscient, puis la pratique de la cure
psychanalytique, qu’il définit pour la première fois en 1904. Dès 1910 ses
découvertes prennent une ampleur internationale : il est rejoint par de nombreux
psychothérapeutes européens et américains. Dix ans plus tard, le corpus théorique
est tel que la psychanalyse s’inscrit comme une nouvelle discipline des sciences
humaines.
De plus en plus de praticiens rejoignent l’association psychanalytique internationale,
et la recherche s’étendra des adultes aux enfants, notamment grâce aux travaux de
la fille de S. Freud, Anna Freud, de ceux de Mélanie Klein et de Winnicott, et plus
tard en France ceux de Françoise Dolto.
A partir des bases posées par Freud, la théorie en France et le savoir sur les
processus thérapeutiques seront ensuite approfondis et renouvelés, essentiellement
par Jacques Lacan dont certains concepts sont aujourd’hui largement utilisés par les
praticiens.
La découverte de la psychanalyse par Freud
Freud se montre un étudiant brillant, intéressé par les langues, la philosophie, les
sciences naturelles. Il choisit finalement la médecine et se spécialise dans l’étude des
nerfs.
Devenu médecin, il obtient une bourse pour se rendre à Paris suivre l’enseignement
de J-M. Charcot, célèbre professeur de neurologie à la Salpêtrière, qui s’intéresse à
la névrose hystérique et pratique l’hypnose. Admiratif, Freud s’intéressera lui aussi à
l’hypnose et se rendra à l’école de Nancy pour y parfaire sa technique.
De retour à Vienne, Freud s’installe en cabinet, mais n’obtient pas les succès qu’il
espère auprès de ses patients atteints de « maladie nerveuse ». Dans le même
temps, un ami et confrère, Joseph Breuer, lui fait part du cas d’une patiente qu’il
soigne depuis de nombreux mois et qui souffre de nombreux symptômes sans cause
organique. Breuer remarque que lorsqu’elle parvient à se souvenir de certains
épisodes de sa vie chargés d’émotion, abordés préalablement sous hypnose,
certains de ses symptômes disparaissent pour ne plus revenir. Alors qu’il se
contentait de l’écouter attentivement…
Cette patiente, Anna O, baptisera ce soin « cure par la parole » et Breuer, « méthode
cathartique ».
A partir ce cas et de sa pratique de médecin, Freud avancera dans sa réflexion sur
l’hystérie. Il publiera ses premières études en 1895 et proposera en 1904 une
technique thérapeutique qu’il nommera « la cure psychanalytique », que l’on
connaît aujourd’hui sous le nom de « psychanalyse ».
Ouvrages
Défenseur des théories de Charcot, Freud décrit l'hystérie masculine devant la
Société des médecins de Vienne, se mettant à dos ses confrères pour qui cette
maladie était exclusivement féminine. Quand il publie ensuite ses premiers travaux
sur l’inconscient, il est mis au ban du milieu médical conventionnel.
Heureusement, certaines personnalités entrevoient la portée de ses découvertes.
Peu à peu un groupe de psychanalystes se forme autour de lui, et dès 1920 l’œuvre
de Freud est reconnue internationalement. La première traduction d’un de ses
ouvrages en français date de 1922 : il s’agit de l’« introduction à la psychanalyse ».
Freud a produit une littérature dense, dont «Psychopathologie de la vie
quotidienne», « L’interprétation des rêves », « Trois essais sur la vie sexuelle »,
« Totem et tabou » ou « Malaise dans la civilisation ».
Dans ce dernier ouvrage, qu’il écrit en pleine montée du nazisme, il applique à
l’histoire ses découvertes sur l’inconscient. Il compare la guerre au rêve et ses
mécanismes, en tant qu’elle opérerait un « déshabillage moral », une levée de la
censure qui donnerait libre cours à l’expression de pulsions agressives, refoulées en
temps normal par les contraintes sociales.
Dans ce contexte, Freud ainsi qu’une partie de sa famille de culture germanique et
juive, devront trouver refuge à Londres, en 1938. Alors qu’il lutte contre un cancer
de la mâchoire, Freud y meurt un plus tard.
Principaux concepts
Premier médecin à parler de conflits mentaux et de traumatismes émotionnels,
Freud a révolutionné la psychiatrie traditionnelle de son époque alors fondée sur le
biologique et l’organique.
Il va interpréter le rêve, « la voie royale qui mène à l'inconscient», et poser des
concepts comme la pulsion et le refoulement, le ça le moi et le surmoi, la névrose,
l’acte manqué, le lapsus, le complexe d’Œdipe … tout un corpus théorique qui a
profondément influencé notre culture et notre représentation de l’homme.
Il nous apprend aussi l’importance du transfert dans la pratique psychanalytique.